Macroalgues et angiospermes

 

MACROALGUES

Les peuplements de macroalgues subtidales et intertidales

Les peuplements de macroalgues sont suivis par deux méthodes complémentaires s’appliquant respectivement en zone intertidale et en zone subtidale. Quand les méthodes seront validées pour les côtes normandes, l’évaluation se basera sur l’intégration de ces deux zones, pour des métriques de couverture et de diversité. Actuellement, l’évaluation se fait de façon distincte.
Il est à noter que l’outil d’évaluation pour les « macroalgues subtidales » n’ayant pas été considéré comme pertinent pour la façade normande, il ne sera pas utilisé dans l’évaluation globale des masses d’eau DCE.


D’après l’élément de qualité « Macroalgues intertidales sur substrat dur », en 2011, 70% (7 sur les 10 suivies) des masses d’eau côtières du district Seine Normandie ont atteint le bon état (FRHC01, FRHC04, FRHC07, FRHC09, FRHC10, FRHC13 et FRHC17). Une réflexion sur la pertinence des évaluations et des sites de suivi est en cours sur les 3 masses d’eau classées en état moyen : seules deux ceintures ont été échantillonnées en 2011 sur les sites de Pirou (FRHC03) et d’Octeville (FRHC16) sur la base d’un indice bâti initialement pour des estrans comportant de 4 à 6 ceintures algales. Nous sommes ici aux limites de l’indice. De même, le site d’Hautot (HC18) est soumis à une turbidité naturelle liée aux apports en calcaire dissous des falaises à proximité de l’estran. Il conviendra donc d’étudier la pertinence de ce point en fonction des dysfonctionnements naturels de l’écosystème et des pressions qui s’y exercent (piétinement, ensablement de certaines zones, proximité du port de Dieppe, rejets). L’état de ces 3 masses d’eau ne sera donc pas considéré dans l’évaluation globale.
La comparaison avec les années précédentes n’est pas techniquement pertinente.

 

Blooms de macroalgues vertes

Parmi les macroalgues étudiées dans le cadre des indicateurs DCE, une attention particulière est portée sur la prolifération d’algues vertes (ulves, entéromorphes) qui constitue un signal d’eutrophisation. En Basse- Normandie (la Haute Normandie ne montre en effet pas de signe d’échouages), le phénomène est relativement limité, comparativement aux observations faites en Bretagne.

Il est en partie caractérisé par des échouages d’algues vertes arrachées par les coups de mer sur leur sites de pousse (rochers, platiers, en zones intertidale et subtidale) et venant s’échouer à la côte sous l’effet des courants. Les sites touchés et l’ampleur des échouages varient donc d’une année sur l’autre et sont fortement dépendants des conditions hydroclimatiques et météorologiques en présence, l’hydrodynamisme élevé (peu de confinement en baie) et la forte turbidité naturelle des eaux littorales bien brassées de la Manche-est permettant de limiter les phénomènes comparativement à la Bretagne.

 Un suivi annuel des échouages est désormais mis en oeuvre dans le cadre du programme de surveillance DCE. Opéré par le CEVA (Centre d’Etude et de Valorisation des Algues), il consiste en un survol aérien 3 fois par an pendant la saison de développement des algues (mai à septembre). 
Pour l’indicateur « macroalgues opportunistes », 6 des masses d’eau évaluées sont en très bon état, 4 sont en bon état, 2 en état moyen et 1 en état médiocre (carte ci-dessous). L’ajout des données de 2012 à la série (année non encore intégrée) ne devrait a priori pas modifier ce classement.


L’évolution pluriannuelle des échouages (une 20aine de sites sont concernés) présente un gradient de couverture en algue d’ouest en est (Figure 5) :

l’Ouest du Cotentin est relativement peu touché (excepté à Jullouville Saint Pair), et des échouages très importants sont relevés sur le Calvados à Gefossse-Fontenay/Grandcamp-Maisy (Estuaire de la Vire et de la Taute) et sur la Côte de Nacre (qui représente à elle seule 48% des échouages).

 
Les algues échouées font parfois l’objet d’un ramassage par les communes, notamment quand les quantités échouées sont importantes et gênent les activités touristiques notamment. Les volumes ramassés, en Basse Normandie, en 2010, atteignent 5.400m3 d’algues, dont 2.400 m3 d’algues vertes.

 
Après une phase de diminution des échouages de 2008 à 2010, l’année 2011 a présenté des échouages importants, similaires à ceux de 2008. En juillet 2011, des échouages importants ont ainsi été observés sur le Nord du Cotentin (Cap-Lévi et Pointe de Barfleur) ainsi que sur l’Est du Cotentin (Utah Beach et Omaha Beach) et la Baie des Veys. Cette situation de 2011 peut s’expliquer par des conditions hivernales et printanières particulièrement favorables à la croissance des algues vertes : ensoleillement important sur les premiers mois de l’année et probablement peu de turbidité en lien avec les débits des cours d’eau exceptionnellement bas sur cette période, assorti de conditions météorologiques favorables (peu d’agitation par la houle, et peu de vent…).

 
En 2012, les ramassages déclarés par les communes sont légèrement inférieurs au ramassage de 2011 mais supérieurs aux trois années antérieures et ne concernent, pour les algues vertes que le département du Calvados. Comme en 2011, seules trois communes déclarent des ramassages d’algues vertes : Grandcamp-Maisy, avec 1 900 m3 d’algues vertes déclarés, représente près de trois quart des ramassages déclarés sur l’ensemble du littoral Seine Normandie (les deux autres communes sont Bernières-sur-Mer et Lion-sur-Mer). A noter que les communes de la côte de Nacre déclarent des nettoyages de plages incluant des ramassages d’algues vertes mais sans enlèvement des algues de la plage (elles sont repoussées en bas de plage) ; les volumes correspondant ne sont que rarement déclarés et non intégrés aux statistiques de ramassage. La nuisance engendrée pour les communes par ces échouages peut de ce fait être sous-estimée.

 

ANGIOSPERMES

L’élément de qualité « angiospermes » concerne les herbiers de zostères.

 Deux espèces sont présentes sur les côtes de la Manche, la zostère marine et la zostère naine. Ces herbiers sont présents à Chausey et sur l’ouest Cotentin. Sur quelques rares autres sites où ils peuvent être trouvés, ils sont néanmoins trop rares pour être utilisés pour qualifier l’état écologique des eaux.

 
Les métriques d’évaluation utilisées visent l’extension, la diversité spécifique, et la densité des herbiers, et sont en cours de consolidation. En 2010, ces trois métriques présentent un état bon (densité), à très bon (extension, diversité) à Chausey, l’état global état très bon. Sur l’Ouest Cotentin, les métriques densité et diversité sont en très bon état, mais la métrique extension est en état mauvais, l’état global étant néanmoins bon.

La mauvaise note obtenue pour la métrique extension dans cette masse d’eau s’explique par la très grande fragmentation de ces herbiers, dont l’habitat est exploité par les installations conchylicoles (tables ostréicoles et bouchots à moules), ce qui rend ces herbiers vulnérables à la pression exercée par la forte fréquentation (tracteurs, hommes).